Article originalement publié dans  Hospital News 08/2020

Winston Churchill a dit qu’il ne faut jamais gaspiller une bonne crise. La pandémie de COVID-19 a peut-être forcé le système de soins de santé du Canada à apporter d’importants changements à court terme, mais l’aspect positif pourrait résider dans le fait que la pandémie pourrait accélérer l’adoption de nouveaux outils et processus qui seront profitables, à long terme et de façon durable, aux patients, aux professionnels de la santé et au système de santé.

Avant l’émergence du virus de la COVID-19 au Canada, les hôpitaux opéraient déjà dans un environnement complexe à haute pression. Ces établissements s’efforcent de fournir les meilleurs soins possible à un nombre croissant de patients, tout en faisant face à des ressources limitées, des couloirs encombrés et de longs délais d’attente pour les procédures.

Le chemin à parcourir sera de plus en plus difficile. Les hôpitaux devront déterminer comment reprendre efficacement les services mis sur la glace au début de la pandémie, comme les interventions chirurgicales non urgentes, tout en s’adaptant aux nouveaux protocoles de sécurité et aux mesures de lutte contre les infections, qui mettent à rude épreuve les capacités et le personnel et augmentent les temps d’attente.

Les hôpitaux devront également s’adapter aux nouvelles attentes des patients qui ont été exposés à la commodité des soins virtuels et qui peuvent craindre de rester trop longtemps dans une salle d’attente.

Plusieurs hôpitaux partout au Canada ont déjà relevé le défi. Par exemple, l’hôpital Fraser Health, en Colombie-Britannique, effectue désormais des évaluations préalables à l’admission des patients en chirurgie de manière virtuelle. En Ontario, les soins virtuels sont utilisés pour plus de 50 % des patients au centre cardiaque Peter Munk. Et au Nouveau-Brunswick, le réseau de santé Vitalité a mis sur pied une clinique spécialisée pour les stimulateurs cardiaques accessible en voiture afin de réduire le nombre croissant de patients qui attendent de faire vérifier leur appareil cardiaque.

« Le nouvel environnement hospitalier sera considérablement plus complexe qu’avant la pandémie, et il était déjà très complexe, prédit Gene Macdonald, directeur des Solutions de santé intégrées (IHS) de Medtronic. L’après-COVID-19 ne signifiera pas un retour à normale pour le milieu de la santé. Il faudra aider les hôpitaux à reprendre leur charge de travail en main, tout en tenant compte des nouvelles attentes des patients. »

La spécialité de l’équipe IHS de Medtronic est d’aider les hôpitaux à réduire leur temps d’attente en effectuant une analyse approfondie des données d’exploitation, comme les variables de dotation, la disponibilité des lits, les délais de traitement, les lignes directrices gouvernementales et les modifications apportées à l’approvisionnement, y compris l’équipement de protection individuelle. Les experts en science des données et en analyse de l’équipe IHS de Medtronic créent des outils sur mesure de simulation et de modélisation pour examiner les flux de traitement, repérer les goulots d’étranglement et trouver des solutions pour améliorer les cheminements cliniques et la qualité des soins aux patients.

« En santé, tout le monde fait de son mieux pour offrir les meilleurs soins aux patients, souligne le Dr Morteza Zohrabi, chef de programme principal de l'équipe IHS. Cependant, de nombreuses situations problématiques liées au système doivent être analysées et améliorées. Notre travail aide les professionnels de la santé à améliorer leurs résultats en collaborant afin de trouver des solutions. Puisque nous garantissons des résultats à long terme, nous encourageons la mise en œuvre de solutions et nous aidons à corriger la trajectoire. »

Un exemple de solution qui aide à résoudre des problèmes est un simulateur personnalisable selon des situations particulières. Le simulateur peut transformer des données brutes en données utilisables pouvant permettre au personnel d’éviter les heures supplémentaires, réduire la durée d’hospitalisation et améliorer le débit de conception pour des problèmes liés, entre autres, aux protocoles de sécurité.

Dans toute la province de Terre-Neuve, par exemple, l’équipe IHS a aidé la Régie de santé de l’Est à réduire les délais d’attente pour le laboratoire de cathétérisme jusqu’à 56 % pour les patients hospitalisés. L’outil de simulation s’est avéré essentiel pour comprendre de quelle manière l’amélioration des processus réduirait le temps d’attente sans augmenter les coûts.

« À bien des égards, c’est comme regarder un film, décrit Farbod Abolhassani, chef de projet de l’équipe IHS. C’est un excellent outil pour appuyer la prise de décisions. La simulation aide nos clients à comprendre les changements que nous leur proposons et l’incidence qu’ils auraient. »

À la suite de la pandémie de COVID-19, les hôpitaux devront prendre d’autres éléments en considération, comme la reconfiguration de l’espace physique afin de limiter les infections transmissibles dans les hôpitaux et l’optimisation du débit de patients afin de réduire le temps passé sur place. Accroître le monitorage à distance de patients atteints de maladies chroniques améliorera également la sécurité des patients et des soignants.

Melicent Lavers-Sailly est chef principale, engagement et stratégie des intervenants, Canada, chez Medtronic.